LE 46ème REGIMENT d'INFANTERIE
           Régiment de La Tour d'Auvergne


   Le 4 février 1644, dans la première année du règne de Louis XIV, le cardinal Mazarin qui tient les rênes de la France crée un régiment d'infanterie pour renforcer les troupes qui participent en Allemagne aux derniers combats de la Guerre de Trente Ans.
    Sous les ordres de son premier chef de corps, le Marquis de Castelnau, Mazarin-français reçoit le baptème du feu au siège de Fribourg. En 1651, alors que la guerre civile de la Fronde ravage le pays, le régiment devient la propriété de la régente Anne d'Autriche et reçoit le nom de Bretagne qu'il conserve jusqu'à la Révolution française. Son drapeau porte alors les couleurs aurore et noir ainsi que l'hermine bretonne et arbore en outre la fière devise qui l'apparente à la Maison de Bretagne :
                                     " POTIUS MORI QUAM FAEDARI "
                                                    (Plutôt mourir que faillir)
    Avec la réorganisation de l'ordre de bataille, Bretagne se voit attribuer, à compter du 1 janvier 1791, le numéro 46. Il est successivement demi-brigade d'infanterie puis régiment de ligne et traverse avec panache l'épopée des guerres de la Révolution et de l'Empire. Il sert sur tous les théâtres d'opérations et s'illustre dans les plus prestigieuses batailles.
    Trois d'entre elles seront inscrites sur la soie de son drapeau : Zurich, Austerlitz et la Moscova.
     Des soldats glorieux tels que Desaix et Cambronne s'immortalisent sous son numéro mais le plus valeureux de ces héros demeure La Tour d'Auvergne. Il laisse au régiment l'empreinte d'une rigueur morale qui le fait distinguer, par Bonaparte, comme premier grenadier des armées de la république quelques mois avant qu'il ne tombe au champ d'honneur en Bavière, à Oberhausen, le 27 juin 1800.
     Le 46, dont le destin sera désormais lié au rayonnement de ce soldat, s'illustre en Crimée,sauve son honneur à Sedan et connaît pendant les quatre annnées de la Grande Guerre des heures particulièrement intenses et dificiles en Lorraine, sur la Marne et en Argonnne. A Vauquois, sur l'un des sites les plus âprement disputés du front, il subit les effroyables destructions de la guerre des mines. Les batailles de La Marne, Vauquois et Noyon sont inscrites sur son drapeau.
   Après avoir combattu avec vaillance sur l'Aisne en juin 1940, le 46ème RI est dissous. Il est reconstitué en 1944 à partir des bataillons FFI de Paris et reçoit son drapeau des mains du général de Gaulle. Engagé dans la réduction de la poche de la Rochelle puis en occupation en Rhénanie-Palatinat, il est désigné en novembre 1947 pour renforcer à Berlin le dispositif du secteur français. 
   Depuis cette date, le 46ème RI-La Tour d'Auvergne est associé à la protection et à la sauvegarde de la ville aux avant-postes du monde libre.